BILLET D’HUMEUR. Vinci Autoroutes a inventé les frais… de non-utilisation

Vinci Autoroutes fait payer 10 € à ses abonnés “temps libre” lorsqu’ils n’utilisent pas leur badge télépéage Liber-T pendant 14 mois. Culotté… mais pas abusif, puisque cette clause figure dans les conditions générales de vente, justifie le concessionnaire autoroutier.

Si vous êtes abonné de Vinci autoroutes et usager occasionnel des péages, vous avez peut-être un jour reçu ce mail surprenant du service client : « Nous constatons avec regret que vous n’avez pas utilisé votre badge télépéage depuis plusieurs mois. En cas de non-utilisation pendant 14 mois consécutifs, 10 € de frais seront facturés. »

Faire payer la non-utilisation d’un service ?

Faire payer la non-utilisation d’un service ? Sérieux ? Imaginons un opérateur téléphonique facturer des frais supplémentaires parce que ses clients ne téléphonent pas. Un épicier prélever sa dîme parce qu’il ne voit pas assez souvent ses habitués. Ou un journal faire payer ceux qui ne le lisent pas.

Se servir du badge au moins une fois dans l’année

Et pourtant, Vinci Autoroutes facture bien 10 € à ses abonnés qui n’utilisent pas assez leur badge télépéage Liber-T. Ce sésame, à coller sur son pare-brise, permet d’éviter les files d’attente aux péages sur les autoroutes.

Plusieurs formules existent. Notamment une, appelée « temps libre », « pour les clients occasionnels, facturée 2 € par mois, uniquement les mois où le service est utilisé », précise Vinci Autoroutes. Mais il y a une obligation : se servir du badge au moins une fois dans l’année, sans quoi « des frais de non-utilisation de 10 € » sont à régler.

Conditions générales de vente

Abusif ? Pas du tout, se défend Vinci Autoroutes, puisque « cette clause figure dans les conditions générales de vente »… Ces contrats limpides, que tout le monde lit, comme chacun sait. De plus, le premier concessionnaire d’autoroutes d’Europe se prévaut d’avertir ses clients, en les incitant à filer sur ses 4 398 km de réseau payant, au moins deux mois avant la facturation de ces frais.

Coup de mou du volant

Libre aussi aux usagers de « suspendre leur abonnement » ou de choisir d’autres formules dans lesquelles les frais de non-utilisation ne sont pas facturés.

Un peu partout, et notamment à Rennes, les collectivités incitent à freiner l’usage de la voiture. Chez Vinci Autoroutes, au contraire, on est prêt à faire payer tous ceux qui auraient un coup de mou du volant.